Mon Ami, Tonton

FENOUIL
FENOUIL
TOI TE SOUVENIR, SUGAR ?
    Sugawara, c'est mon copain. Un vrai copain d'aventures puisqu'on s'est connus, loin de nos milieux d'origine : Toi Japon, moi France, nous deux se connaître dans désert, comme Tarzan et Jane dans Jungle ! Toi te souvenir, Tonton ?
    Nous avons couru plus de 10 Paris/Dakar communs, d'abord à moto, ensuite en voiture, mais l'effronté a ensuite continué sur un camion. Et puis il a participé à mes campagnes d'Egypte, il a fait beaucoup, parce que c'est lui qui a fait connaître le Rallye des Pharaons au japon - autant parce qu'il croyait à cette course que par amitié pour moi.
    Sugawara a un gros défaut, il aime rigoler, parfois aux dépens de ses amis. La première fois qu'il m'a invité au Japon, j'ai dormi chez lui, et il m'a promis un petit déjeuner copieux à l'américaine, comme je les aime. Tu parles... le café était remplacé par une tisane (de fleurs de papier, je suppose) et le fromage par du soja fermenté - beurk ! En plus, il trouvait ça drôle...
    A Paris, la première fois que je l'ai invité au restaurant, il voulait gouter une cuisine typiquement française, à l'ancienne. Va pour le b?uf bourguignon que le chef cuisinier lui apporte, tout fier, la toque sur la tête. Pauvre de lui, Sugawara sort une petite boite de tubes fluos (des ingrédients japonais nous explique t-il) et en recouvre toute la Bourgogne !
    Une autre fois, dans un autre restaurant, il commande des sushis. Quand ceux-ci arrivent sur un lit de salade, il éclate de rire, monte sur sa chaise et, devant les clients ébahis, sort son appareil photo - A Tokyo ça fera beaucoup rire, vos sushis parisiens ! Puis, comme s'il ne m'avait pas causé assez de sushis il avale une bouchée, et s'écrie - Abandon, Abandon !
    Vous l'avez compris, Sugawara a appris le français dans les rallyes africains, d'où un vocabulaire assez orienté, et parfois aussi des raccourcis saisissants. Connaissez-vous sa définition de la France et de l'Afrique ? D'abord la France... Un japonais entre dans un bar - Jeu voudrais un coca sivoupleut. Et le barman lui répond méchamment - Yanapa ! (il n'y en a pas). Quelques étapes de Dakar plus loin, le même Japonais profite d'une liaison pour s'arrêter et faire réparer un pneu chez un garagiste local, mette à profit ses 20 minutes d'arrêt pour manger du chameau-nouille ou du chameau-patate dans la gargote d'à côté. Quand il revient, le pneu crevé a disparu, son moteur est éventré et le garagiste lui explique avec un grand sourire - Cékassé, patron ! (C'est cassé).
    Sugawara, c'est un poète - le premier qui m'a fait découvrir un poisson volant qui traversait le Sahara - cette jolie manche à air apparue au dessus son minuscule Honda 600cc 4X4 du Pharaons 84, et qui connut une carrière aussi ascensionnelle que celle de Tonton puisqu'il flotte à présent sur son puissant camion Hino. Chapeau Sugawara, parce qu'au dessus du niveau de la mer, la devise "toujours plus haut" n'est pas toujours évidente pour un poisson - fut-il d'une grande famille japonaise...
    A propos de familles, comme celles de Ben Laden et du Mollah Omar, les nôtres s'apprécient réciproquement. J'adore Madame Sugawara, si chic avec son petit parachute dans le dos, un peu choquée mais ravie quand, en sortant d'un restaurant encore, à L.A, je glisse dans son sac à main le cendrier publicitaire qu'elle venait d'admirer sur notre table. Quand à ma femme, Puce, et à Sugawara, lorsqu'ils se retrouvent, ils rient toujours aux éclats, en se montrant à chacun les gadgets les plus déjantés qu'ils ont pu découvrir.
    Quand mon fils avait 5 ans, il parlait pendant des heures à Sugawara en français - langue dont Sugawara ne connaissait pas encore un mot, ce qui ne l'empêchait nullement de l'écouter avec beaucoup d'attention, d'applaudir et d'acquiescer gravement.
    Artiste et créateur (comme d'ailleurs ses 2 autres enfants) son fils aîné, quand il avait 13 ans, m'a fabriqué deux superbes maquettes de 2 de mes véhicules de course du Dakar (une moto, puis une voiture). Je les ai toujours. Quinze ans plus tard, quand il s'est marié à Los Angeles, dans une très belle chapelle de verre entourée d'arbres, face à l'océan, nous nous y sommes tous retrouvés - un très beau moment d'émotion.
    Sugawara c'est du sucre, dans son nom il y a "Sugar". Il est très gentil et attentionné avec tout le monde mais, comme moi, il n'aime pas qu'on trahisse son amitié. Depuis 18 ans que nous nous connaissons, pas une seule fois nous avons été faché. Il sait que je serai toujours un ami fidèle, et il sait qu'il comptera toujours parmi mes très rares amis.
 
Gaston RAHIER
Gaston RAHIER
A MON AMI SUGAWARA
    Cher ami, depuis le temps que je te connais, plus exactement 21 ans déjà ! J'ai d'abord découvert l'homme, puis ta nature et ton tempérament de Champion. En fait, j'ai eu vite la certitude que tu gagnerai le Dakar et d'autres courses. Et voici que tu es déjà au 20 ème Dakar et que tu as toujours la même envie de participer et de gagner !
    Je pense que tu es un des seuls pilote à avoir encore cette flamme et cette passion qui t'anime pour les rallyes et l'aventure. Lors de mes passages au Japon , je suis toujours heureux de te rencontrer, pour discuter ensemble de tes courses. J'espère que tu feras encore beaucoup de Dakar et d'autres manifestations et que nous pourrons encore fêter ensemble ces belles aventures !
    A bientôt, ton ami Gaston.
 
J.P.JAUSSAUD
J.P.JAUSSAUD
Mon Ami Yoshimasa Sugawara.
    A l'origine instigateur du projet qui m'a permis d'aller au Japon pour la première fois et découvrir les fameux camions HINO avec lesquels j'ai pu faire 2 éditions du Dakar, dont Paris-Alger-Le Cap.
    J'ai toujours apprécié sa disponibilité, son sérieux, sa constante bonne humeur et sa jovialité.Et je n'oublie pas sa capacité d'organisateur!
    Pendant ces deux épreuves, arrivéà l'étape du jour, je n'avais pas d'autre préoccupation que d'aller chez mon ami lui chîner ces bonnes soupes japonaises que j'adore.
    Je me rappelle un soir, avant le rallye, où nous étions à Tokyo et qu'il nous avait invité chez lui, dans son appartement.Et là, bien sûr, il m'a fait découvrir le fameux"SAKE". Tout le monde s'est amusé à me faire boire presque plus que de raison....j'étais très gai et à un moment, le petit chien de la famille Sugawara a déposé auprès de moi une superbe "crotte". Immédiatement, je me suis levé et j'ai tout fait pour essayer de faire croire que ce n'était pas moi qui l'avait faite: explosion de rire générale: je venais de découvrir que les Japonais savent bien rire et ont beaucoup d'humour.
    Et quant au pilote, malgrè son grand age, il n'a fait que s'améliorer et si à l'époque,j'avais bien du mal à rester devant lui, je suis bien sûr que je n'arriverai plus à le suivre, maintenant. Et en plus, il est fiable, rapide et ne casse pas. Et quel passionné!
    Bon Anniversaire, Yoshi, mon Ami.
 
    <<<Retour