QUESTIONS A SUGAWARA-SAN

Qu'est ce qui vous a donné le déclic pour participer au Dakar ?
Je participais, au Japon, à des courses automobiles sur circuits pendant à peu près 15 ans, avec Mini Cooper, Fairlady, Honda 1300, ou Cedric. Je faisais aussi les courses de motos pour le plaisir, genre Trial ou Motocross. Mais j'ai appris, vers 1980, l'existence du Paris-Dakar par une revue moto, ça m'a ouvert les yeux. Comme les automobiles sont fabriquées pour se déplacer, j'ai trouvé formidable de se déplacer de Paris à Dakar. Les courses auxquelles je participais jusque là étaient toutes des courses qui reviennent au point de départ. J'ai donc découvert dans le Paris-Dakar quelque chose de très romanesque, de très séduisant.
 
Quel est votre meilleur souvenir ?
Je crois que c'était en 1993 pendant le Paris-Dakar-Paris. Quand la SS entre Atar et Nouadhibou avait été annulée à cause de la difficulté excessive d'une portion, notre équipe a continué vers l'arrivée, et le lendemain matin, nous sommes arrivés premier dans la catégorie camions au bivouac. Tous les autres camions étaient revenus à Atar, sauf l'Unimog du Team GECO et nous, HINO.
 
Quel est votre le plus mauvais souvenir ?
En 1983, pour ma première participation, sans rien connaître, avec deux copains, on est parti à trois motos. Mais déjà, un des deux copains a abandonné à Marseille, en disant que c'était trop dur. Donc, nous n'étions plus que deux à partir en Afrique. Et en tombant je me suis fracturé le pied droit. J'ai continué pendant 8 heures avec cette fracture. Le pire, c'est que, dans la nuit, je suis encore tombé et me suis cassé le même pied. Je ne pouvais plus bouger du tout. A 8 heures du soir, j'ai déclenché la radio. C'est seulement le lendemain, à 3 heures De l'après-midi qu'un hélico est arrivé. J'ai passé 19 heures d'angoisse. Cela s'est passé à 100km avant Iridji.
 
Quel est le secret de votre santé pour pouvoir courir le Dakar à 60 ans ?
Les cigarettes et la bière. L'année dernière, afin de me fortifier, je suis allé à Hokkaïdo avec un vélo et j'ai fait 400km. Mais ça m'a fatigué plus qu'autre chose. Cette année, je m'exerce en participant en moto à un enduro de 2 300 km en 7 jours, à un autre de 800 km en 26 heures en continu, et j'ai fait 1000km avec un camion 6x6 en Mongolie, pendant 48 heures sans dormir.
 
Et votre secret pour atteindre l'arrivée ?
C'est l'harmonie de ma performance et de la limite de ma machine. Je cours toujours en discutant avec mon HINO RANGER. Si le camion dit qu'il souffre, je le laisse un peu reposer. Et si je fais des efforts, peut-être que mon camion le sent, et il fait des efforts aussi.
 
Quels sont vos projets futurs ?
Mon second fils TERUHITO commence à avoir de l'expérience, une fois en tant -que mécanicien avion, trois fois mon navigateur, et enfin conducteur d'un 6x6 en camion-balais dans le Rally Raid Mongol. Cette fois-ci, il va prendre le volant d'un camion dans la catégorie T5. Un de mes rêves, s'il y réussit bien, c'est que je devienne le conducteur du camion d'assistance pour lui.
 
Qu'est ce que vous attendez de l'Arras-Madrid-Dakar ?
Cette année, les camions à moteur central ne peuvent pas participer au rallye. D'un côté, je me sens un peu rassuré, et en même temps un peu triste (du manque de compétition). Oui, j'ai un sentiment mitigé. Mais, de toute façon, je vise la première place au classement général dans la catégorie camion, avec un camion japonais, en unissant la force de l'équipe japonaise.
 
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